Forum Latitude 2024 - Frontières : découvrez le programme !

Forum Latitude - sixième édition : Frontières - 22, 23 et 24 novembre à Motoco


 

Billetterie : https://www.billetweb.fr/forum-latitude-frontieres

 

Nous le savons : les frontières géographiques qui annoncent et séparent, qui distinguent et parfois opposent les pays, sont des constructions placées sous le signe de la contingence historique, du jeu des pouvoirs politiques, de l’aléatoire des déplacements et des conflits entre ethnies, entre nations et entre communautés.


Dans la frontière géographique se mêlent donc l’arbitraire, la raison d’État et les conditions physiques d’une terre, d’une mer et d’un partage des espaces, lesquelles demeurent toujours sous le sceau du provisoire.


Des lignes sur une mappemonde, un passeport couvert de tampons, un mur, un barbelé : les expériences contemporaines de la frontière sont chargées normativement et émotionnellement, et largement déterminées par la structure de l’État-nation.

Kant distinguait deux genres de frontières : la « limite » (Grenze) qui indique qu’il y a encore quelque chose à découvrir et à connaître au-delà des « bornes » (Schränke), qui sont la marque de l’extrémité jusqu’à laquelle on peut aller, au-delà de laquelle on ne peut se rendre.


Quoi qu’il en soit, la frontière délimite. Elle sépare et unit. Elle constitue une séparation entre un dehors et un dedans, entre un avant et un après, entre un ici et un là-bas, entre le même et l’autre.

Et dans le même temps, elle rend le même inséparable de l’autre, modifiant ainsi notre statut au monde selon que l’on soit d’ici ou d’ailleurs : immigré, clandestin, réfugié ou simple étranger.


Mais les frontières ont aussi une réalité sociologique et philosophique plus diverse, et peut-être plus pérenne et plus riche que la seule frontière géopolitique, nationale ou physique.

Elles nous renvoient à la réalité de rapports de force qui façonnent, par leur arbitraire, les destins individuels et collectifs et sont un défi lancés à nos théories de liberté, d’égalité ou de justice, la transformant, d’un point de vue sociologique et philosophique, en un objet de plus en plus perméable et fluide.


C’est cet entrelacs d’interrogations qu’il nous apparaît intéressant de questionner, justifiant selon nous que l’on en explore les innombrables complexités, avec hauteur et discernement, en retrait des agitations qui, parfois, empoisonnent le débat public.

Pour sa sixième édition du Forum Latitude, la librairie 47°Nord et l’association LatitudeS tenteront, une fois encore, de vous offrir un espace de discussion et de partage permettant de faire l'état des lieux de cette problématique.


Ce Forum, qui se tiendra les 22, 23 et 24 novembre à Motoco, a pour ambition de réunir les acteurs et actrices de la vie intellectuelle et culturelle impliqués par les questions qui le composeront. La pluralité des opinions doit permettre de confronter les points de vue dans une démarche bienveillante et constructive, avec pour objectif d'ouvrir des pistes de réflexion et dresser un panorama non exhaustif - car tant d'autres sujets pourraient être abordés - de ces frontières qui balisent le monde et nos mentalités. 


Au final, ce sont une vingtaine de conférences et tables-rondes qui se tiendront sur trois jours avec une quarantaine d'intervenants, des philosophes, sociologues, écrivains, historiens, scientifiques, artistes, responsables politiques, journalistes ou militants associatifs.


Nous vous proposons de découvrir ici le programme de ces trois journées, lors desquelles vous pourrez également profiter d'un espace bar/restauration en continu.

Les nombreux frais engagés à cette occasion nous contraignent, de manière exceptionnelle et alors que nous faisons toujours le nécessaire pour assurer la gratuité de nos événements, à rendre payant l’accès à celui-ci et, se faisant, à compter sur votre compréhension et votre précieux soutien. Les billets seront ainsi mis en vente via l’adresse suivante, 10€ par jour le samedi et le dimanche, 5€ le vendredi ou 15€ les trois jours, avec la gratuité maintenue pour les demandeurs d’emploi, les étudiants, les personnes en situation de handicap et les moins de 18 ans (sur justificatif).


Vous pourrez également acheter votre billet sur place le jour de l’événement.


La programmation est susceptible d'être modifiée jusqu'au dernier moment, pour des imprévus indépendants de notre volonté. Aucun remboursement ne sera possible. Nous vous remercions de votre compréhension.




Nous pouvons compter sur le précieux soutien de nos partenaires, que nous remercions ici chaleureusement : Motoco, la Ville de Mulhouse, la Maison Hôtel - Mulhouse Centre, le Service Universitaire d'Action Culturelle (SUAC) de l'Université de Haute Alsace, le restaurant Tandem, le Domaine Gueth, et l'association AMAC.

 

 

VENDREDI 22 NOVEMBRE


17h30 - SALLE 1 : VIOLENCES SEXUELLES ET SEXISTES : COMMENT APPRÉHENDER LA FRONTIÈRE ENTRE PRÉSOMPTION D’INNOCENCE ET LIBÉRATION DE LA PAROLE ?

L’actualité judiciaire et le débat public sont rythmés, semble-t-il pour longtemps, par les affaires de violences sexuelles qui, outre la libération salvatrice de la parole et de l’écoute des victimes, révèlent également des mécanismes ancestraux d’emprise et de domination.

Sujets émouvants et passionnés, ces crimes suscitent chez l’opinion publique une double exigence de sévérité et de rapidité de la part de l’institution judiciaire.

Pourtant les temps médiatique et politique ne sauraient se confondre avec le rythme juridique, dont la lenteur est garante de la rigueur.

Comment, dans ces conditions, concilier présomption d’innocence et respect des victimes ?


Intervenantes : Giulia FOÏS - Roxana MARACINEANU - Michelle PERROT
animation : Antoine JARRY



19h30 - SALLE 1 : MULHOUSE, VILLE DE FRONTIÈRES ?

Proposée dans le cadre des festivités des 800 ans de Mulhouse organisées par la Ville de Mulhouse


Mulhouse, ancienne ville industrielle, est beaucoup moins touristique que les autres grandes villes alsaciennes.

Avec près de 300 000 habitants, elle bénéficie d’une position géographique privilégiée, à 40km de la Suisse et de l’Allemagne. De ce fait, Mulhouse est une ville cosmopolite, berceau de nationalités et de cultures ; une ville industrielle, fabriquée par les flux migratoires, symbole de tous les enjeux que pose la question des frontières, physiques, historiques, symboliques, humaines.



Nous vous proposons un dialogue événement réunissant l’historienne Odile Kammerer, contributrice de l’ouvrage collectif « Nouvelle histoire de Mulhouse » et spécialiste des frontières de la cité du Bollwerk, l’ancien édile de la ville de 1989 à 2010 et ancien ministre Jean-Marie Bockel, et la championne du monde de natation et ancienne ministre également, figure mulhousienne emblématique, Roxana Maracineanu.


Intervenants : Jean-Marie BOCKEL - Odile KAMMERER

animation : Antoine JARRY

 

SAMEDI 23 NOVEMBRE




11h - SALLE 1 : DES MONSTRES HUMAINS ?

C’est un monstre !

Qui n’a jamais entendu cette phrase ? Au cours d’un procès d’assises ou lors d’un fait divers ou même au tribunal de l’Histoire. Souvent, c’est une manière d’évacuer le sujet, de le classer dans l’inclassable et d’établir ainsi une frontière imperméable entre notre humanité et leur monstruosité.



Mais ces criminels sont-ils véritablement des « monstres humains », tels que nommait Michel Foucault ces individus rendus coupables, non seulement de violations des lois de la société, mais aussi de toute violation éthique et morale ?

Comment ces personnes traversent-elles la frontière entre humanité et barbarie ?



Exploration de la banalité du mal.


Intervenant : Marc TRÉVIDIC
animation : Jean-Gauthier MARTIN



12h30 - SALLE 1 : DES FRONTIÈRES INTÉRIEURES ?

Les frontières existent-elles aussi à l’intérieur d’un même pays ?

A l’intérieur, c'est-à-dire en France ou dans n’importe quel autre pays, mais aussi dans les esprits. Par exemple, celles entre des générations qui ont souvent eu un parcours ascendant, et les générations suivantes, à qui, au contraire, le destin semble sourire moins.

Celles entre les plus riches et le reste de la population, entre les diplômés et les non diplômés, entre ceux qui vivent dans les grandes villes, leurs périphéries ou dans les zones rurales, ou entre les différentes communautés de pensée ou de croyance qui composent pourtant une même nation.


Ces fractures, si elles existent, sont-elles si neuves, ou sont-elles simplement plus visibles ?


Intervenante : Monique PINÇON-CHARLOT
animation : Johann LANDWERLIN



13h - SALLE 2 : PEUT-ON IMAGINER UN MONDE SANS FRONTIÈRES ?

La reconnaissance d’un droit fondamental à la mobilité revendiqué par certains oblige à repenser le rôle des frontières et la responsabilité des États à les faire respecter.

Le monde est tel qu’il nous est difficile, si ce n’est impossible, d’imaginer vivre dans un autre, vierge de frontières, et que le besoin d’horizon, de cadre et de limite semble indépassable. Pourtant, nous savons pertinemment que les frontières sont arbitraires, et qu’elles ont même parfois quelque chose d’absurde lorsqu’elles déterminent le confort de vie auquel chacun aura droit selon qu’il est né d’un côté ou de l’autre.


Alors, un monde sans frontière est-il possible ? Est-il souhaitable ? Ou nous faut-il penser de nouvelles frontières que le monde contemporain nous inviterait à organiser selon des donnes nouvelles ?


Intervenants : Michel FOUCHER - Macha SÉRY - Damien SIMMONEAU
animation : Marie-Claire VITOUX

 

14h - SALLE 1 : LES FRONTIÈRES À L'ÉPREUVE DES MIGRATIONS

Liberté de circulation.

Cette notion, présentée d’un côté tel un slogan pour contester les politiques migratoires, de l’autre brandie pour dénigrer toute tentative de penser ces politiques hors du strict contrôle migratoire, fait l'objet d'un traitement très clivant dans l'espace public. Mais parle-t-on plutôt d’une crise migratoire ou d’une crise de l’accueil ?


L’actualité souvent tragique des migrations forcées et des mobilités subies met au jour des frontières qui ne sont pas à la périphérie seulement de sa construction politique et territoriale. Les frontières voyagent avec celles et ceux qui les ont affrontées et franchies pour vivre parmi nous sinon vraiment encore avec nous.


A quel prix le contrôle des frontières doit-il s’appliquer et pour quelle mission précise ?

L’impact du dérèglement climatique sur les flux migratoires dans les années à venir ne rend-il pas obsolète le contrôle des migrations ?


Intervenants : Dionigi ALBERA - François GEMENNE - Patrick WEIL
animation : Pascal DIDIER

 


14h30 - SALLE 2 : LES FRONTIÈRES MOUVANTES DES LIBERTÉS RELIGIEUSES

Réveil de l'islam et essor de l'évangélisme protestant dans le monde entier, renouveau du christianisme et diffusion de nouvelles religiosités en Europe de l'Est, résurgence des religions en Chine, multiplication des Eglises en Afrique, apparition d'un néochamanisme chez les Amérindiens...

Depuis quelques années, un retour du religieux se manifeste ainsi partout dans le monde.


Si, en Europe, la liberté religieuse fait partie des droits fondamentaux, certains débats récents montrent que conjuguer les exigences de neutralité et la pratique légitime du culte relève parfois, en contexte sécularisé, du difficile exercice d’équilibriste.


En France, le concept de laïcité que la République porté en étendard depuis plus d’un siècle est challengé par de nombreuses oppositions idéologiques plaçant la religion au coeur des préoccupations.


Alors comment concilier la liberté de conscience, le libre exercice des cultes et l’épanouissement personnel des individus selon la pratique de leur foi, et ne pas produire dans le même temps de nouvelles frontières entre les citoyens ?


Intervenants : Chahla CHAFIQ - Benjamin DARD - Nathalie WOLFF
animation : Anne SALETES



15h30 - SALLE 1 : LE COMBAT ÉCOLOGISTE PEUT-IL ÊTRE MENÉ À L'ÉCHELLE NATIONALE ?

Voici des années que les différents rapports du GIEC indiquent clairement que sans mesures énergiques pour réduire la pollution à l’origine du réchauffement climatique, l’humanité se dirige vers un monde moins stable, moins habitable et moins prospère.

Pour ralentir le rythme du réchauffement et protéger les communautés humaines et l’environnement dont elles dépendent, il faut agir vite, dans tous les domaines (production d’énergie, industrie, transports, urbanisme, utilisation des terres…), de manière concertée et solidaire car le climat ne connaît pas de frontières.


Pour autant, certains discours politiques tendent à circonscrire l’action nécessaire à l’échelle des États, prétendant par exemple que la France en fait déjà suffisamment, et que nos efforts resteront vains tant que les grands pollueurs tels que la Chine, les États-Unis, l’Inde ou la Russie ne seront pas mis davantage à contribution.


En favorisant certaines politiques écologiques mises en place État par État, les mesures prises pour lutter contre le dérèglement climatique seront-elles suffisantes pour atteindre la neutralité carbone avant qu’il ne soit trop tard pour la planète, ou les nations seront-elles par la force des choses condamnées à collaborer par-delà leurs divergences multiples devant l’ampleur des dégâts à venir ?

Le surgissement de la catastrophe est-il seul en mesure d’enclencher un sursaut général à l’échelle planétaire ?


Intervenants : François GEMENNE - Lucile SCHMID 
animation : Alexis WEIGEL



16h - SALLE 2 : MASCULIN/FÉMININ : REPOUSSER LES FRONTIÈRES DU GENRE ?

Le clivage masculin/féminin est-il dépassé ?

Dans la vie quotidienne comme au cinéma, dans les médias ou les défilés de mode, la "fluidité du genre" bouscule les frontières établies et les stéréotypes liés aux sexes. D'après une enquête de l'institut CSA publiée en 2021, ce sont 5% des 15-24 ans qui se considèrent désormais comme non-binaires. 
Une confusion qui n’est pas au goût de tout le monde, cette déconstruction de l’identité genrée rencontrant de nombreuses résistances, en tête desquelles l’idée que l’égalité est synonyme de complémentarité et que les modèles de genre tels qu’ils existent participent de ce mouvement.


Qu’est-ce qui fonde le masculin et le féminin, ses représentations, ses stéréotypes, les frontières entre la féminité et la virilité ?

Faut-il en finir une bonne fois pour toute avec le genre ou, au contraire, en réaffirmer l’importance ?


Intervenants : Emmanuel BEAUBATIE - Serge HEFEZ
animation : Anne SALETES



17h : ISRAËL-PALESTINE, DES FRONTIÈRES ET DES HOMMES

Pour comprendre la complexité de la guerre sans fin entre Israël et Palestine et, en prolongement, des territoires si étroitement enchevêtrés dans la région, peut-être faut-il s’en retourner aux cartes.

De la partition de 1947 à la reconnaissance par Donald Trump de la souveraineté d’Israël sur le Golan en 2019, le conflit israélo-palestinien est affaire de frontières et interroge le poids politique des tracés. Les décisions comme les fautes commises par les politiciens se répercutent sur les cartes puis les populations.

Chaque acte prononcé par un responsable politique signifie une carte entière, une histoire, un enjeu, une humanité valorisée ou méprisée. Quand Donald Trump parle de « Jérusalem israélienne », il occulte ainsi la partie palestinienne de la ville et, avec elle, une somme d’individus. 


L’espoir d’une paix durable passe-t-elle alors par une solution à deux États aux frontières clairement établies, et comment y parvenir pour ne pas négliger ou nier les aspirations des deux peuples ?


Intervenants : Jean-Claude LESCURE - Agnès LEVALLOIS
animation : Paul DIDIER



17h30 - SALLE 2 : L'ÉCOLOGIE EST-ELLE AFFAIRE DE FRONTIÈRES DE CLASSES ?

« L’écologie sans lutte des classes, c’est du jardinage. » Ce slogan ancien est remobilisé depuis quelques années par une partie des militants écologistes.

Si une large part de la population est convaincue de la nécessité d’une transition écologique, force est de constater que l’écologie échoue à se définir comme une force politique et une cause sociale.


Avec Clément Sénéchal, nous vous proposons d'explorer les raisons de cet échec et, à partir de son constat, d'établir une analyse des classes sociales et de leur rapport à l'écologie, des mécanismes de domination, des formes d'exploitation mais aussi de militantisme, et des luttes sociales qui structurent la société contemporaine et rendent difficile la transition vers un monde écologique.

Alors, une lutte des classes écologique est-elle nécessaire pour y parvenir ?


Intervenant : Clément SÉNÉCHAL 
animation : Johann LANDWERLIN

 

 

DIMANCHE 24 NOVEMBRE

 


11h - SALLE 1 : LA FIN DU "CORDON SANITAIRE" AVEC L'EXTRÊME-DROITE ?

Le débat public est-il en train de se « droitiser » en France, voire de « s’extrême-droitiser » comme le regrettent certains observateurs ou opposants politiques ?

L’extrême droite a t-elle gagné depuis de nombreuses années la bataille des idées, entraînant le glissement progressif des thèmes de l'extrême-droite dans le débat public, rendant par exemple possible qu’une expression telle que le « grand remplacement » puisse trouver sa place au cÅ“ur du débat public ?

Une tendance qui participerait ainsi à un brouillage entre les frontières idéologiques de la gauche et de la droite.


Mais quelle réalité recouvre précisément, en 2024, le terme d’« extrême-droite » ? Quelle part de responsabilité attribuer à la gauche elle-même dans l’effacement progressif de leurs idéaux ?


Intervenants : Tristan BERTELOOT - Félicien FAURY - Michel FEHER - Thomas GUÉNOLÉ
animation : Johann LANDWERLIN



11h30 - salle 2 : FAUT-IL CONSERVER UNE FRONTIÈRE ENTRE L'HUMAIN ET L'ANIMAL ?

Au moment où l’homme s’est doté des moyens de modifier jusqu’au climat de la Terre et où il règne sans résistance sur l’ensemble des espèces animales au point de menacer la biodiversité de la planète, n’est-il pas temps de redéfinir ce qui nous sépare des animaux ?

Quand la connaissance du monde animal se précise, la frontière avec l’homme s’estompe.


La spécificité de l’être humain justifie-t-elle qu’il dispose des animaux à son bénéfice ? Doit-on admettre que l’homme n’est qu’un animal parmi les autres ? Cela remet-il en cause notre relation avec la nature ?


Intervenants : Daniel FOHR - Kaoutar HARCHI - Marta SEGARRA
animation : à venir


12h30 - salle 1 : QUELLE FRONTIÈRE ENTRE L'HUMAIN ET L'INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ?

Avec l'intelligence artificielle, les machines vont remplacer l'humain dans toujours plus de tâches : dans le travail pour soulager les individus des corvées les plus ingrates, en médecine pour améliorer les diagnostics, en voiture pour éviter les accidents, dans le sport pour parvenir à un résultat plus juste etc.


Mais ces révolutions promettent-elles le meilleur ou annoncent-elles le pire ?

Sommes-nous sûrs de notre propre éthique dans l'application des algorithmes à notre quotidien et dans notre soumission toujours plus large à l’utilisation des machines et des robots ?


Intervenants : Paul JORION - Jean MASSIET - Serge TISSERON
animation : Anne SALETES



13h - salle 2 : UN PALIMPSESTE DES FRONTIÈRES : REGARDS SUR LES BALKANS

Alternativement centre ou périphérie selon les moments, région à la fois marginale, physiquement excentrée par rapport aux lieux de pouvoirs des empires dans lesquels elle a été incluse, et marginalisée car souvent laissée de côté par ces mêmes pouvoirs, « Les Balkans » posent un problème de définition.

À l’intersection de plusieurs mondes, et à presque toutes les époques, ils ont été dans une position « d’entre-deux » : entre monde grec et latin, slave et byzantin, chrétien oriental et occidental, ottoman et occidental. Ils sont une région charnière entre l’Orient et l’Occident, et leur histoire mouvementée les a fait basculer tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.


Slovénie, Roumanie, Moldavie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine du Nord, autant de pays qui posent concrètement les questions de l’identité, des mémoires et des frontières sur un territoire en recomposition permanente tout au long de l’Histoire.  

Intervenants : Florence HARTMANN - Jurica PAVICIC - Dragan VELIKIC
animation : Jean-Arnault DERENS



14h - salle 1 : COMMENT DISTINGUER LA FRONTIÈRE ENTRE INFORMATION, COMMUNICATION ET PROPAGANDE ?

C’est une accusation qui revient (très) souvent : certains médias ne délivreraient pas une information journalistique, mais une propagande, qu’elle soit gouvernementale, pour un parti d’opposition, une autorité quelconque ou, plus largement, une idéologie dont ils seraient le relais privilégié.

En février 2024, le Conseil d'État intimait l’ordre à l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) de réexaminer le respect du pluralisme et de l'indépendance de l'information par la chaîne CNews, régulièrement accusée d’accointances avec l’extrême-droite.



En retour, les défenseurs de cette dernière manifestaient leur crainte de voir bafouée la liberté d’expression et d’information et accusaient eux-mêmes le service public d’être une officine de propagande de gauche.



S’il n’y a pas que les fake news qui menacent la démocratie, existe t-il, au sein des médias légitimes et traditionnels, des journalistes, rédacteurs en chefs et présentateurs qui déforment l’information en fonction de leurs propres partis-pris politiques ?

Comment concilier l’exercice partisan du journalisme et ses limites démocratiques avec la liberté d’expression ?

Comment décrypter les nouvelles formes de communication politique sur les réseaux sociaux, au détriment des médias traditionnels ?


Intervenants : Antoine BRISTIELLE - François JOST - Pascale THUMERELLE
animation : Paul DIDIER

 

14h30 - salle 2 : FRÉDÉRIC PAULIN, REGARD D'UN ROMANCIER SUR LE LIBAN

Beyrouth, 13 avril 1975.

Le Liban bascule dans un déferlement de violence effroyable qui dépassera bientôt ses frontières et celles du Proche-Orient. Au Liban, le chiite Abdul Rasool al-Amine et le Mouvement des déshérités se préparent à la bataille.

L'avocat Michel Nada part pour la France afin de rallier la droite à la cause chrétienne. Ses frères, eux, restent et choisissent la guerre. A l'ambassade de France, le diplomate Philippe Kellermann se retrouve pris au piège.


La France de Giscard et de Mitterrand a-t-elle encore le pouvoir d'empêcher l'escalade des tensions, alors qu'elle se voit menacée au sein même de son territoire ?


Première partie du projet le plus ambitieux de Frédéric Paulin à ce jour, Nul ennemi comme un frère, retrace avec force les premières années de la guerre du Liban à travers les destins croisés de femmes et d'hommes tous liés par l'absurdité d'un conflit qui les dépasse.


Regard d’un romancier sur les complexités de l’Histoire et du présent au Moyen-Orient.


Intervenant : Frédéric PAULIN
animation : Antoine JARRY



15h30 - salle 1 : RACONTER L'HISTOIRE, ENTRE MYTHES ET DÉMARCHE CRITIQUE

On raille volontiers les vieux récits.

Faut-il abandonner « nos ancêtres les Gaulois », « le baptême de Clovis » et l'héroïque « prise de la Bastille » ?

L'usure des histoires de France, celles qui croyaient au destin providentiel de la patrie comme celle qui promettait des avenirs radieux, semble réelle.


Parce que la société, qui fut longtemps bercée par les refrains nationaux, a été bouleversée et ne se reconnaît plus dans les vieilles images. Mais aussi parce qu’il n’est pas certain que la France, prise dans les évolutions européenne et mondiale, ait encore un destin - et donc une histoire - autonome.


Entre le roman national de l’incarnation et « l’histoire mondiale de la France » qui se déploie, comment définir la frontière entre l’attachement aux mythes et la démarche critique de l’Histoire de France ?


Intervenants : Johann CHAPOUTOT - Vincent DUCLERT - Claude GAUVARD - Laurent JOFFRIN
animation : Marie-Claire VITOUX


16h - salle 2 : UKRAINE-RUSSIE : LES FRONTIÈRES SONT-ELLES AFFAIRE DE MÉMOIRE ?

C’est le plus vaste Etat du monde avec ses 17 millions de km2 s’étalant sur deux continents, l’Europe et l’Asie. Un territoire difficile à maîtriser, rendu particulièrement vulnérable par sa géographie.


Depuis plusieurs siècles déjà, le pouvoir central a pour horizon des espaces qui semblent infinis et qu’il s’est efforcé de coloniser, que l’on pense à l’empire soviétique avec les démocraties populaires ou encore à l’ère des Romanov, qui multiplièrent durant trois siècles les expansions territoriales et bien sûr, au conflit avec l’Ukraine enclenché en 2014 et accéléré depuis deux ans.


Existe-t-il une tradition de conquête territoriale et de maîtrise de l’espace qui transcende les régimes en Russie ?

Sont-elles à mettre au compte de la volonté d'une continuité territoriale, de raisons économiques, géostratégiques, civilisationnelles ?

La construction historique de la relation russo-ukrainienne et de la guerre qui les oppose est-elle avant tout affaire de frontières et de la mémoire que celle-ci renferment ?


Intervenants : Anna COLIN LEBEDEV - Vincent CROUZET - Pierre LELLOUCHE
animation : Jean-Gauthier MARTIN



17h - salle 1 : LA FRONTIÈRE ENTRE DÉMOCRATIE ET DICTATURE

Si la démocratie est "le pire système à l'exception de tous les autres", c'est que cet "Autre" doit être un véritable enfer. Or, qu'en est-il vraiment ?


La dictature est-elle vraiment l'opposé de la démocratie, ou plutôt son proche cousin ?

Alors que les régimes autoritaires se libéralisent, les démocraties s'autocratisent, et les frontières se brouillent, dessinant une zone de convergence et une nouvelle fin de l'histoire, la démocratie illibérale.


Et si, pour comprendre les véritables logiques sociales et politiques à l’œuvre dans les différentes configurations nationales, nous remettions en question ce très rudimentaire jeu des deux familles ?


Intervenants : Johann CHAPOUTOT - Eugénie MÉRIEAU
animation : Johann LANDWERLIN



 

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