« Je m’appelle Sorb, c’est le diminutif de Sorbonne. Ceux de la bande m’ont donné ce surnom parce qu’ils me trouvent plus instruit qu’eux. Ce ne sont pas vraiment des voyous, juste une bande. Des mecs de Meudon-la-Forêt, c’est tout. On zone, on fout la pagaille, on choure deux ou trois trucs, rien de méchant. »
Pourtant, un jour, une femme meurt à cause de l’un des leurs. Un accident, comme il dit, et il faut bien que les autres le couvrent quand la police arrive. Dans cette France de 1962, où la jeunesse s’ennuie dans des cités dortoirs, c’est pour eux le début d’une dégringolade vers le pire. Sorb sait que ceux de la bande finiront mal et que lui, peut-être, pourrait s’en sortir. Mais comment ?
Dans ce roman d’initiation aux accents autobiographiques, Ian Manook nous raconte une jeunesse qui promène sa désillusion des bars de banlieue aux rues chics de Paris, et le destin d’un jeune homme aux rêves trop grands pour son HLM.
Notre avis
Banlieue de Paris. 1962.
Mathieu et sa famille vivent entre le Petit-Clamart, Plessis-Robinson et Châtenay-Malabry.
Dans cet entre-deux qui n'est pas encore la banlieue, mais déjà plus des villages.
Mathieu ses potes l'appellent Sorb, comme Sorbonne, parce qu'il est en fac de droit.
Dans la bande-du-Baltimore, il y a Sorb et Figos son alter ego, il y le brave Laurent qui est trop grand et trop costaud, il y a ces deux pervers de Bibic et Chinois. Et il y a Annie. Celle dont on ne veut rien savoir mais tout avoir. Dont le père est médecin, ce qui est bien pratique en cas de coup de couteau.
La bande-du-Baltimore s'ennuie dans sa cité dortoir loin de tout et trop proche des usines de leurs parents.
La bande-du-Baltimore zone, part en virées en voitures volées, et croise de mauvaises gens.
C'est le temps des attentats de l'OAS, des ratonades anti-algériens, des barbouzeries et des bidonvilles parisiens.
C'est une jeunesse désœuvrée, née pendant la guerre mais qui ne sait rien de ses parents, rien de son histoire et qui ne voit rien venir.
C'est une jeunesse prête à exploser en vol.